sábado, 24 de setembro de 2011
Je m’voyais déjà
A dix huit ans j’ai quitte ma province
Bien décide a empoigne la vie
Le coeur léger et le bagage mince
J’étais certain de conquérir Paris
Chez le tailleur le plus chic j’ai fait faire
Ce complet bleu qu’était du dernier cri
Les photos, les chansons et les orchestrations
Ont eu raison de mes économies
Je me voyais déjà en haut de l’affiche
En dix fois plus gros que n’importe qui mon nom s’étalait
Je me voyais déjà adule et riche
Signant mes photos aux admirateurs qui se bousculaient
J’étais le plus grand des grands fantaisistes
Faisant un succès si grand que les gens m’acclamaient debout
Je me voyais déjà cherchant dans ma liste
Celle qui le soir pourrait par faveur se pendre a mon cou
Mes traits ont vieilli sous mon maquillage
Mais la voix est la, le geste est précis et j’ai du ressort
Mon coeur s’est aigri un peu, en prenant de l’âge
Mais j’ai des idées, je connais mon métier et j’y crois encore
Rien que sous mes pieds, de sentir la scène
De voir devant moi un public assis, j’ai le coeur battant
On m’a pas aide, je n’ai pas eu de veine
Mais au fond de moi, je suis sur au moins que j’ai du talent
Mon complet bleu, il y a trente ans que je le porte
Et mes chansons ne font rire que moi
Je cours le cachet, je fais du porte a porte
Pour subsister, je fais n’importe quoi
Je n’ai connu que des succès faciles
Des trains de nuit et des filles a soldats
Les minables cachets, les valises a porter
Les petits meubles et les maigres repas
Je me voyais déjà en photographie
Au bras d’une star, l’hiver dans la neige, l’été au soleil
Je me voyais déjà racontant ma vie
L’air desabuse a des débutants friands de conseils
J’ouvrais calmement les soirs de première
Mille télégrammes de ce tout paris qui nous fait si peur
Et mourant de trac devant ce parterre
Entrer sur la scène sous les ovations et les projecteurs
J’ai tout essaye pourtant pour sortir du nombre
J’ai chante l’amour, j’ai fait du comique et de la fantaisie
Si tout a rate pour moi, si je suis dans l’ombre
Ce n’est pas de ma faute, mais celle du public qui n’a rien compris
On ne m’a jamais accorde ma chance
D’autres ont réussi avec peu de voix et beaucoup d’argent
Moi j’étais trop pur ou trop en avance
Mais un jour viendra je leur montrerai que j’ai du talent!
Charles Aznavour
Bien décide a empoigne la vie
Le coeur léger et le bagage mince
J’étais certain de conquérir Paris
Chez le tailleur le plus chic j’ai fait faire
Ce complet bleu qu’était du dernier cri
Les photos, les chansons et les orchestrations
Ont eu raison de mes économies
Je me voyais déjà en haut de l’affiche
En dix fois plus gros que n’importe qui mon nom s’étalait
Je me voyais déjà adule et riche
Signant mes photos aux admirateurs qui se bousculaient
J’étais le plus grand des grands fantaisistes
Faisant un succès si grand que les gens m’acclamaient debout
Je me voyais déjà cherchant dans ma liste
Celle qui le soir pourrait par faveur se pendre a mon cou
Mes traits ont vieilli sous mon maquillage
Mais la voix est la, le geste est précis et j’ai du ressort
Mon coeur s’est aigri un peu, en prenant de l’âge
Mais j’ai des idées, je connais mon métier et j’y crois encore
Rien que sous mes pieds, de sentir la scène
De voir devant moi un public assis, j’ai le coeur battant
On m’a pas aide, je n’ai pas eu de veine
Mais au fond de moi, je suis sur au moins que j’ai du talent
Mon complet bleu, il y a trente ans que je le porte
Et mes chansons ne font rire que moi
Je cours le cachet, je fais du porte a porte
Pour subsister, je fais n’importe quoi
Je n’ai connu que des succès faciles
Des trains de nuit et des filles a soldats
Les minables cachets, les valises a porter
Les petits meubles et les maigres repas
Je me voyais déjà en photographie
Au bras d’une star, l’hiver dans la neige, l’été au soleil
Je me voyais déjà racontant ma vie
L’air desabuse a des débutants friands de conseils
J’ouvrais calmement les soirs de première
Mille télégrammes de ce tout paris qui nous fait si peur
Et mourant de trac devant ce parterre
Entrer sur la scène sous les ovations et les projecteurs
J’ai tout essaye pourtant pour sortir du nombre
J’ai chante l’amour, j’ai fait du comique et de la fantaisie
Si tout a rate pour moi, si je suis dans l’ombre
Ce n’est pas de ma faute, mais celle du public qui n’a rien compris
On ne m’a jamais accorde ma chance
D’autres ont réussi avec peu de voix et beaucoup d’argent
Moi j’étais trop pur ou trop en avance
Mais un jour viendra je leur montrerai que j’ai du talent!
Charles Aznavour
The ballad of the lonely masturbator
The end of the affair is always death.
She’s my workshop. Slippery eye,
out of the tribe of myself my breath
finds you gone. I horrify
those who stand by. I am fed.
At night, alone, I marry the bed.
Finger to finger, now she’s mine.
She’s not too far. She’s my encounter.
I beat her like a bell. I recline
in the bower where you used to mount her.
You borrowed me on the flowered spread.
At night, alone, I marry the bed.
Take for instance this night, my love,
that every single couple puts together
with a joint overturning, beneath, above,
the abundant two on sponge and feather,
kneeling and pushing, head to head.
At night alone, I marry the bed.
I break out of my body this way,
an annoying miracle. Could I
put the dream market on display?
I am spread out. I crucify.
My little plum is what you said.
At night, alone, I marry the bed.
Then my black-eyed rival came.
The lady of water, rising on the beach,
a piano at her fingertips, shame
on her lips and a flute’s speech.
And I was the knock-kneed broom instead.
At night, alone, I marry the bed.
She took you the way a woman takes
a bargain dress off the rack
and I broke the way a stone breaks.
I give back your books and fishing tack.
Today’s paper says that you are wed.
At night, alone, I marry the bed.
The boys and girls are one tonight.
They unbutton blouses. They unzip flies.
They take off shoes. They turn off the light.
The glimmering creatures are full of lies.
They are eating each other. They are overfed.
At night, alone, I marry the bed.
BALADA DA MASTURBADORA SOLITÁRIA
O final de um caso é sempre a morte.
Ela é a minha oficina. Olho escorregadio,
fora da tribo de mim mesma o meu fôlego
encontra-te ausente. Escandalizo
os que estão presentes. Estou saciada.
De noite, só, caso-me com a cama.
Dedo a dedo, agora é minha.
Ela não está demasiado longe. Ela é o meu encontro.
Toco-a como um sino. Reclino-me
no caramanchão onde costumavas montá-la.
Possuíste-me na colcha florida.
À noite, só, caso-me com a cama.
Toma por exemplo esta noite, meu amor,
em que cada casal mistura
com uma reviravolta conjunta, para baixo, para cima,
o dois abundante sobre esponja e pena,
ajoelhando-se e empurrando, cabeça contra cabeça.
De noite, só, caso-me com a cama.
Desta forma escapo do meu corpo,
um milagre irritante. Podia eu
colocar o mercado dos sonhos em exibição?
Espalho-me. Crucifico.
Minha pequena ameixa, dizias tu.
Á noite, só, caso-me com a cama.
Então chegou a minha rival de olhos escuros.
A dama de água, erguendo-se na praia,
um piano nas pontas dos dedos, vergonha
nos seus lábios e uma voz de flauta.
Entretanto, passei a ser a vassoura usada.
Á noite, só, caso-me com a cama.
Ela agarrou-te como uma mulher agarra
um vestido de saldo de uma estante
e eu parti da mesma forma que uma pedra parte.
Devolvo-te os teus livros e a tua cana de pesca.
No jornal de hoje dizem que és casado.
Á noite, só, caso-me com a cama.
Rapazes e raparigas são um esta noite.
Desabotoam blusas. Abrem fechos.
Descalçam sapatos. Apagam a luz.
As criaturas bruxuleantes estão cheias de mentiras.
Comem-se uns aos outros. Estão repletos.
Á noite, só, caso-me com a cama
Anne Sexton.
She’s my workshop. Slippery eye,
out of the tribe of myself my breath
finds you gone. I horrify
those who stand by. I am fed.
At night, alone, I marry the bed.
Finger to finger, now she’s mine.
She’s not too far. She’s my encounter.
I beat her like a bell. I recline
in the bower where you used to mount her.
You borrowed me on the flowered spread.
At night, alone, I marry the bed.
Take for instance this night, my love,
that every single couple puts together
with a joint overturning, beneath, above,
the abundant two on sponge and feather,
kneeling and pushing, head to head.
At night alone, I marry the bed.
I break out of my body this way,
an annoying miracle. Could I
put the dream market on display?
I am spread out. I crucify.
My little plum is what you said.
At night, alone, I marry the bed.
Then my black-eyed rival came.
The lady of water, rising on the beach,
a piano at her fingertips, shame
on her lips and a flute’s speech.
And I was the knock-kneed broom instead.
At night, alone, I marry the bed.
She took you the way a woman takes
a bargain dress off the rack
and I broke the way a stone breaks.
I give back your books and fishing tack.
Today’s paper says that you are wed.
At night, alone, I marry the bed.
The boys and girls are one tonight.
They unbutton blouses. They unzip flies.
They take off shoes. They turn off the light.
The glimmering creatures are full of lies.
They are eating each other. They are overfed.
At night, alone, I marry the bed.
BALADA DA MASTURBADORA SOLITÁRIA
O final de um caso é sempre a morte.
Ela é a minha oficina. Olho escorregadio,
fora da tribo de mim mesma o meu fôlego
encontra-te ausente. Escandalizo
os que estão presentes. Estou saciada.
De noite, só, caso-me com a cama.
Dedo a dedo, agora é minha.
Ela não está demasiado longe. Ela é o meu encontro.
Toco-a como um sino. Reclino-me
no caramanchão onde costumavas montá-la.
Possuíste-me na colcha florida.
À noite, só, caso-me com a cama.
Toma por exemplo esta noite, meu amor,
em que cada casal mistura
com uma reviravolta conjunta, para baixo, para cima,
o dois abundante sobre esponja e pena,
ajoelhando-se e empurrando, cabeça contra cabeça.
De noite, só, caso-me com a cama.
Desta forma escapo do meu corpo,
um milagre irritante. Podia eu
colocar o mercado dos sonhos em exibição?
Espalho-me. Crucifico.
Minha pequena ameixa, dizias tu.
Á noite, só, caso-me com a cama.
Então chegou a minha rival de olhos escuros.
A dama de água, erguendo-se na praia,
um piano nas pontas dos dedos, vergonha
nos seus lábios e uma voz de flauta.
Entretanto, passei a ser a vassoura usada.
Á noite, só, caso-me com a cama.
Ela agarrou-te como uma mulher agarra
um vestido de saldo de uma estante
e eu parti da mesma forma que uma pedra parte.
Devolvo-te os teus livros e a tua cana de pesca.
No jornal de hoje dizem que és casado.
Á noite, só, caso-me com a cama.
Rapazes e raparigas são um esta noite.
Desabotoam blusas. Abrem fechos.
Descalçam sapatos. Apagam a luz.
As criaturas bruxuleantes estão cheias de mentiras.
Comem-se uns aos outros. Estão repletos.
Á noite, só, caso-me com a cama
Anne Sexton.
Quando o homem entra na mulher
Quando o homem
entra na mulher,
como a rebentação
batendo na costa,
uma e outra vez,
e a mulher abre a boca de prazer
e os seus dentes brilham
como o alfabeto,
Logos aparece ordenhando uma estrela,
e o homem
dentro da mulher
ata um nó,
de modo que nunca mais
possam voltar a separar-se
e a mulher
trepa a uma flor
e engole o seu pecíolo
e Logos aparece
e solta os seus rios.
Este homem,
esta mulher
com o seu duplo desejo
tentaram atravessar
a cortina de Deus
e conseguiram-no por um instante,
embora Deus
na Sua perversidade
desate o nó.
WHEN MAN ENTERS WOMAN
When man
enters woman,
like the surf biting the shore,
again and again,
and the woman opens her mouth in pleasure
and her teeth gleam
like the alphabet,
Logos appears milking a star,
and the man
inside of woman
ties a knot
so that they will
never again be separate
and the woman
climbs into a flower
and swallows its stem
and Logos appears
and unleashed their rivers.
This man,
this woman
with their double hunger,
have tried to reach through
the curtain of God
and briefly they have,
though God
in His perversity
unties the knot.
Anne Sexton
entra na mulher,
como a rebentação
batendo na costa,
uma e outra vez,
e a mulher abre a boca de prazer
e os seus dentes brilham
como o alfabeto,
Logos aparece ordenhando uma estrela,
e o homem
dentro da mulher
ata um nó,
de modo que nunca mais
possam voltar a separar-se
e a mulher
trepa a uma flor
e engole o seu pecíolo
e Logos aparece
e solta os seus rios.
Este homem,
esta mulher
com o seu duplo desejo
tentaram atravessar
a cortina de Deus
e conseguiram-no por um instante,
embora Deus
na Sua perversidade
desate o nó.
WHEN MAN ENTERS WOMAN
When man
enters woman,
like the surf biting the shore,
again and again,
and the woman opens her mouth in pleasure
and her teeth gleam
like the alphabet,
Logos appears milking a star,
and the man
inside of woman
ties a knot
so that they will
never again be separate
and the woman
climbs into a flower
and swallows its stem
and Logos appears
and unleashed their rivers.
This man,
this woman
with their double hunger,
have tried to reach through
the curtain of God
and briefly they have,
though God
in His perversity
unties the knot.
Anne Sexton
Em missão, de Dacar a Bissau
O avião-táxi me apeia em Bissau,
vindo de ambíguo mar-areia.
Apeio;já nado o ar Recife;
súbito, a gota de uma igreja !
Igreja mais extraordinária:
do fio insosso das modernas,
rente à avenida, salva-a porém
a praça que a espaldas dela.
Ali reencontrei a alma úmida
das casas de porta e janela,
de um tijolo amadurecido
a sombra -poço de mangueiras.
João Cabral de Mello Neto
in:O artista inconfessável, Rio de Janeiro, Objetiva,2007.
vindo de ambíguo mar-areia.
Apeio;já nado o ar Recife;
súbito, a gota de uma igreja !
Igreja mais extraordinária:
do fio insosso das modernas,
rente à avenida, salva-a porém
a praça que a espaldas dela.
Ali reencontrei a alma úmida
das casas de porta e janela,
de um tijolo amadurecido
a sombra -poço de mangueiras.
João Cabral de Mello Neto
in:O artista inconfessável, Rio de Janeiro, Objetiva,2007.
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